Les anciens se souviennent…

Souvenirs et témoignages.

Le chemin : Mr. G.C. ( Le Fraisse )

« on arrivait à la chapelle par un grand pré communal qui y descendait, enfant, j’y gardais les moutons » (années 1950)

Le chemin

La chapelle

« Tout le monde cherchait un trésor. Le moindre trou de renard était exploré, le sol de la chapelle dévasté; Mais les moines ont abandonné le monastère du Fraisse au milieu du XVII et ont emporté avec eux, à la maison mère du Monastier les objets les plus précieux, le reste n’était que de « la ferraille » que récupérèrent les « révolutionnaires », donc il n’y a pas de trésor !

Le trésor

La cloche : Mme E. (Le Fraisse )

« Ma tante dit qu’une cloche a été enterrée prés de la chapelle. Le haut se voyait car il dépassait de l’herbe. »

La cloche

Les pierres de la porte latérale

Au début du XXe siècle, plus aucun office n’était célébré à la chapelle, aussi un châtelain des environs s’avisa de récupérer les pierres de taille des encadrements. Quand les gens du Fraisse-haut et du Fraisse-bas ont enfin réagi, les pierres de la porte latérale avaient déjà été emportées et remontées chez lui, il venait de numéroter celles de l’entrée principale, comme on le voit sur la photo et s’apprêtait à les faire démonter!

La cloche

Puits

Est ce un puits ? L’emplacement d’un four à chaux ? Un trou pour faire du charbon de bois ?

Le puits Le puits

La pierre : Mlle S

« Sur le chemin qui monte au Fraisse, à quelque distance, il y avait une grosse pierre. On dit qu’on y reposait les cercueils avant l’enterrement. »

La pierre

La pierre aux 5 trous

« Il restait cinq moines, ils périrent tous de la peste ( ou sous les coups des huguenots ? ). On grava cinq trous dans cette pierre pour eux. »

La pierre

La tombe de Ste Michelle

Très nombreux témoignages des gens des environs : on y menait ( jusque dans les années 50 ), les petits enfants qui tardaient à marcher. C’était une grande dalle gravée d’une croix et de part et d’autre de celle-ci une cupule et des faisceaux ( ou ciseaux ? ).

La tombe de Ste Michelle

Mlle C (Beaux)

« Il y avait un bol gravé où on mettait la tête de l’enfant, je me souviens que l’on m’y avait allongée… »
« On y était allés à pied, mes grands oncles étaient enterrés dans le cimetière. »

Bol

Nota : La pierre avait disparu, on l’a retrouvée, cassée en plusieurs morceaux dans les fourrés sous la chapelle.

La voûte : (Mlle C. Beaux)

« Au début du XXeme siècle la chapelle était vraiment abandonnée : sur le toit poussait un pin qui menaçait de tout faire écrouler. Le curé de Beaux s'en est ému et l'a fait couper. »

La voûte La voûte

Le cimetière : Mr T (Beaux)

« J’étais enfant de chœur à Beaux dans les années 50. Le curé nous avait emmenés à la chapelle pour débroussailler, (c’était lui déjà qui s’était chargé de faire abattre le pin qui poussait sur le toit ), mais nous étions de vrais garnements. Nous avons creusé le cimetière dans l’espoir de trouver des objets, des pièces... Mais nous n’avons déterré que des ossements ! »

Le cimetière

Mlle C. ( Beaux )

Ma mère était une Juge, du Fraisse, et dans la famille, on se répétait une histoire qui s'était passé à la révolution : à cette époque-là, quelqu'un avait averti que les révolutionnaires de Saint Maurice de Lignon qui étaient très violemment anticléricaux, arrivaient pour dépouiller la petite chapelle du Fraisse de tous les objets du culte. Les gens descendirent du fraisse-haut à toute allure pour mettre ces objets à l'abri... Ce n'était que "ferraille" sans valeur qu'ils enterrèrent, ils enterrèrent aussi une statue en bois de la vierge Marie, mais auparavant la déshabillèrent car la robe et la cape de tissus fragiles risquaient de pourrir trop vite.

Mon ancêtre était la jeune femme qui s'était chargée de mettre les vêtements à l'abri... Sur le chemin, elle rencontra les forcenés qui demandèrent :

- que portes-tu?
- Ce sont les habits de ma petite que j'ai été laver au ramel !
- Oula, ce sont de trop beaux habits, tu nous mens !

La jeune paysanne jura de sa bonne foi.

- Et bien, tu vas les passer à ta fille, on va bien voir si ça lui va !

Toute tremblante, la jeune mère habille son enfant et c'est alors comme un miracle car les habits de la vierge lui vont parfaitement!

Vierge

La maison du Fraisse Bas

La maison du Fraisse Bas, ancienne demeure des Jourda, conservait peu de choses de son ancienne splendeur, (assez modeste d'ailleur) : Des lambeaux de tapisserie rouge dans les chambres à l'étage, une cheminée monumentale dans la cuisine, tout partit en fumée dans un incendie avant que les pierres elle-même ne soient vendues à des particuliers.

Fraisse Bas
Fraisse Bas Fraisse Bas

Les derniers habitants du Fraisse-Bas : Rosa, qui y vivait depuis l'enfance avec ses parents et Joseph, épousé au retour de la grande guerre, issu d'une nombreuse famille du Fraisse-Haut : Les Juge. Ils quitteront le Fraisse Bas en 1950, c'est en char à bœufs qu'ils firent leur déménagement pour le hameau du haut; mais Rosa descendait régulièrement le sentier pour laver son linge au ramel, ou, les étés secs, avec ses quelques bêtes, pour les faire boire au ruisseau lorsque le puits était tari.

Fraisse Bas

Retrouvons les pierres de la chapelle...

Contre la chapelle, des bâtiments religieux se dressaient, on voit encore sur un pan de mur l'emplacement des fenêtres de haute taille, sans doute fenêtres à meneaux, aux pierres joliment taillées; au Fraisse Bas, des fermes entouraient un gros moulin et une maison de maître imposante;

Que sont-ils devenus ?

Comme partout les édifices abandonnés ont servi de carrière pour bâtir de nouveaux villages, et on retrouve parfois, sur un mur de ferme, dans un périmètre de quelques kilomètres autour de la chapelle, des pierres qui semblent bien en provenir !

(Photos prises au fraisse-haut)

Pierre Pierre
Pierre

Dans cette grande ferme construite en 1891, ce fenestrou au nord aérait la souillarde où se conservaient fromages et saucisses; comme la plupart des bâtiments du Fraisse-haut, elle était recouverte de lauzes.

Pierre

Le bénitier de la chapelle a servi d'abreuvoir aux poules.

Pierre

Les moulins du Fraisse-bas

Des moulins qui ont fait la fortune des Jourda, il ne reste pas grand chose, l'emplacement d'une citerne, un pan de mur dressé sur deux anciennes voûtes sous lesquelles l'eau circulait, la majeure partie du canal était couverte, et se trouve sous le chemin, et comme ses dimensions étaient assez vastes, les gens qui par la suite l'ont redécouvert ont pu penser qu'il y avait là un souterrain.

Les moulins Les moulins

Au Fraisse-bas

" Au Fraisse bas, je me souviens d'une grande maison, à gauche, un bâtiment au fond duquel il y avait un puits, on le voit encore... à droite, le four à pain, à côté d'une belle voûte... " ( Mme L. , le Fraisse haut )

Fraisse-bas Fraisse-bas Fraisse-bas

La bête du ramel

Un cri lugubre au clair de lune...
Une plainte sinistre amplifiée par l'écho des gorges...
Des traces d'empreints énormes et suspectes près du cimetière de Beaux...

Cet hiver-là, en 1959, d'Amavis au Fraisse, l'inquiétude croissait, on se mit à parler de la bête du Gévaudan, la presse s'en mêla, la radio envoya ses reporters ! les chasseurs ( pas moins de 8O !) menèrent une battue...
En vain !

Puis le journal l'Eveil publiait en première page son scoop :
Le portrait d'un monstre à la manière de celui du Loch Ness : le Ramelicus, mais c'était à la date du 1er avril !

"Ce n'est qu'un cri d'oiseau, celui du butor ", dirent certains...
- Peuh! Me confiait Rosa Juge, longtemps après, " à cette époque-là, il y avait des coupes de bois dans le Ramel, et ces bûcherons étaient de sacrés farceurs ! "

La bête du ramel